La dyslexie, trouble de la lecture et de l’apprentissage, est un handicap relativement fréquent qui touche plus de 5% de la population.
Encore aujourd’hui, de nombreux dyslexiques manquent de confiance en eux en se focalisant trop souvent sur leurs lacunes. En réalité, l’individu atteint par ce trouble développe des compétences différentes en utilisant son cerveau autrement.
La dyslexie est un troubles « dys-« , au même titre que la dyscalculie, la dysgraphie, la dysorthographie, la dysphasie, la dyspraxie entre autres.
Ces troubles ne sont pas aussi bien compris qu’on pourrait le penser; les chercheurs ont du mal à déterminer si l’origine est biologique ou sociologique. Même si on remarque souvent des antécédents familiaux et une anomalie sur certains chromosomes, aucune conclusion n’est faite pour le moment.
Gérer la dyslexie
Diagnostiquée pendant l’enfance voir l’adolescence au cours d’exercices de lecture et d’écriture, la dyslexie n’est pas toujours bien identifiée. C’est pour cette raison que beaucoup de dyslexiques pensent qu’ils ont une déficience intellectuelle durant leur scolarité et se dévalorisent énormément. La majorité des personnes dyslexiques perçoivent clairement les mots mais ne parviennent pas à les déchiffrer, ce qui créé une véritable frustration.
Ce trouble entraîne des difficultés sociales, comportementales et créé de l’anxiété : On compte deux fois plus de troubles dépressifs chez les personnes dyslexiques que dans le reste de la population. Cela est aussi dû au stress engendré par l’entourage de la personne touchée, qui pense qu’il suffit de faire davantage d’efforts avec davantage de discipline… Une idée reçue à bannir !
Les signes
Pendant l’enfance, on peut déjà repérer une prédisposition à la dyslexie lorsque :
- Parle tardivement
- Ne mémorise pas certains mots
- Eprouve des difficultés à faire des phrases
- Ecrit lentement
- N’arrive pas à reconnaître les lettres
- A du mal à écrire son prénom
- Lit tardivement
- Capacité d’attention faible
- Ne différencie pas le « b » et le « d »
- N’arrive pas à apprendre une langue étrangère
- N’arrive pas à mémoriser l’alphabet
A l’age adulte, on remarque certaines séquelles qui persistent :
- A du mal à lire
- Comprend difficilement les jeux de mots et l’humour
- Fait beaucoup de fautes d’orthographe
- N’arrive pas à résumer une histoire
- N’arrive pas à prendre des notes.
La prise en charge
Il n’est jamais trop tard ou trop tôt pour prendre en charge ce trouble cognitif.
Il n’existe pas de médicament miracle. Il faut faire des séances de rééducation chez l’orthophoniste qui peuvent faire intervenir un psychothérapeute, un orthophoniste, voir un psychomotricien et un ergothérapeute. Pour les enfants, de nombreuses méthodes existent pour tenter de compenser ce problème.
Grâce aux traitements médicaux, plus de 75% des dyslexiques retrouvent espoir (source https://francedyslexia.com/statistiques-troubles-dys/). Il existe aujourd’hui des lunettes qui aident à corriger partiellement certains types de dyslexie grâce à des verres électroniques prometteurs. Ces derniers parviennent à empêcher la confusion entre les lettres, notamment le « b » et le « d ». Dans l’idéal, il faudrait former plus d’enseignants à gérer les élèves dyslexiques et faire en sorte que les parents accordent plus de temps, d’attention et fournissent des efforts pour aider leur enfant.
Les avantages en entreprise ?
Connaissez-vous Jacques Dubochet ? Ce prix nobel 2017 a toujours été handicapé par la dyslexie, mais sa carrière scientifique impressionnante prouve que tout est possible.
Un dyslexique peut développer des qualités en mathématiques ou les disciplines artistiques durant sa scolarité. Les personnes dys- développent parfois une forte envie d’apprendre et de prouver leurs compétences dans un domaine qui leur est accessible, et cette détermination est clairement un plus en entreprise. Selon un article de Cadre Emploi, 42% des employeurs n’ont aucune idée des compétences des personnes dyslexiques, et de nombreux tests d’orthographes les dévalorisent alors que l’emploi recherché n’exige pas ces capacités rédactionnelles.
Les personnes dyslexiques ont aussi une importante capacité d’abstraction, sont doués pour penser « outside the box » et prendre du recul. Empathie, gestion du temps, vision globale et sociabilité sont d’autres capacités fréquemment observées. Grace à leur pensée imagée, ils ont un véritable potentiel créatif.
Tant de qualités trop souvent sous-estimées. Voici une liste d’exemples de métiers ou ils seraient compétents :
- Expert en marketing digital
- Développeur d’applications
- Ingénieur en robotique
- Spécialiste de l’iOT
- Ingénieur FinTech
- Data Analyst
- Expert en cybersécurité
- Analyste en management
- Logisticien
Source : Étude « La pensée dyslexique », Dyslexia (2021)
Même si la dyslexie est reconnue comme un handicap, très peu de dyslexiques se disent handicapés. Pour en savoir plus sur le handicap, retrouvez notre article sur le sujet.